Aujourd’hui, lorsqu’un enfant dessine une sorcière, il la représente rarement sans son balai.
Le balai fait partie intégrante de la panoplie de la sorcière, aux côtés du chaudron bouillonnant et du légendaire chapeau pointu.
Au risque de vous décevoir, il n’est pas utilisé pour voler les soirs de pleine Lune, (ni n’importe quel autre soir en y repensant bien…), pour autant il reste un incontournable de la vraie pratique magique, surtout de notre côté du globe.
Si vous tenez à en apprendre plus au sujet de l’histoire du balai de sorcière, de ses symboliques ou de ses énergies, je vous invite à lire en complément l’article Patreon que j’ai réalisé au palier Zénith du mois de Septembre 2022. Il détaille sur une dizaine de pages ses caractéristiques et ses correspondances en plus d’expliquer les meilleurs choix de plantes pour sa fabrication.
Ici, sur le blog, c’est justement ce qui nous intéresse : la fabrication d’un balai. Au moment où j’écris ces quelques lignes, nous sommes à une petite semaine de l’équinoxe d’automne. Une de mes célébrations favorites ; un sabbat qui invite à la purification et au renouveau du foyer. Quoi de mieux qu’un foyer purifié et bien cocooning dans lequel rester tout l’hiver ?
On le lit partout : le balai est l’outil le plus approprié pour cette saison. Tout le monde en parle, on en voit partout et pourtant : personne n’explique réellement comment le créer.
Si vous avez déjà lu mon article sur une pratique plus responsable (sinon je vous le mets juste ici !) vous savez que je fais partie des sorcières qui préfèrent fabriquer leurs outils elles-mêmes quand cela est possible. La fabrication d’un balai (sans mauvais jeu de mots) n’a rien de sorcier. Au niveau logistique, elle ne demande qu’un manche en bois, des brindilles et un peu de cordelette. Par contre, plusieurs choses peuvent être mises en place pour passer d’un simple balai pour décorer à Halloween ou pour une soirée déguisée entre amis à un vrai balai de pratique.
Ici, je vous dévoile l’une des manières que j’ai de procéder (bien qu’elles évoluent au fur et à mesure des années). Prenez donc ce qui suivra avec des pincettes, bienvenue au cœur de mes UPG de l’équinoxe.
Avant de commencer, il reste à répondre à une question : Quel type de balai vous apprêtez-vous à faire ? Autrement dit, de quel type de balai avez-vous besoin ?
Parce que oui, il en existe différents types.
S’agira t-il d’un balai décoratif ? Comptez-vous réellement l’utiliser pour balayer les feuilles mortes ? Ou peut-être utiliserez-vous sa symbolique à l’aide d’une version miniature à déposer sur votre autel ?
Toutes ces questions méritent que vous vous y penchiez. Prenez donc un bon moment pour réfléchir à vos envies et besoins, parce qu’en fonction du type de balai, les choses à préparer ne seront pas les mêmes.
Parmi tous les outils sur lesquels vous auriez pu jeter votre dévolu, le balai est certainement l’un des plus simples à réaliser. Les balais les plus communs ont une brosse faite de brindilles ou de paille. Certains petits détails peuvent néanmoins varier. Par exemple, s’il s’agit d’un balai avec lequel vous comptez véritablement frotter sauvagement le sol (pourquoi pas ?) je vous conseille vivement du fil de fer, ou des colsons (en plastique donc) qui solidifieront vraiment votre création, et éviteront à votre brosse de se faire la malle au moindre coup un peu trop brusque.
Personnellement, le balai que je vous présente ici tiendra bien, mais a plutôt pour objectif de rester devant la porte de votre maison (ou dans un coin de mon entrée), pour chasser spirituellement les mauvaises énergies.
Sans plus tarder, passons au matériel dont vous aurez besoin.
Pour fabriquer le vôtre, il vous faudra :
– Un manche de bois
Le mieux est encore qu’il s’agisse d’une branche tombée naturellement au sol. Elle devrait au minimum être à la hauteur de vos hanches. Le bois que vous utilisez a une importance, j’en détaille les plus intéressants dans l’article Patreon du mois de Septembre.
– Une brosse
Là, deux grandes options s’offrent à vous. Il peut s’agir de paille (auquel cas elle aura besoin de tremper dans une bassine d’eau toute une nuit), ou de brindilles de bois. Bruyère, frêne, genêt, là aussi je détaille tout ceci sur Patreon. L’important est que les bois ne soient pas choisis au hasard, que ce soit pour le manche ou la brosse.
– De la cordelette
Pour ce balai, et de manière générale, je favorise les matières naturelles, j’évite le métal et le plastique. Il est possible d’utiliser du lierre ou des plantes sauvages qu’il faudra aussi laisser tremper dans l’eau, mais la corde m’a toujours paru plus solide, donc je la préfère.
– Ciseaux ou couteau
Pour égaliser les brindilles ou couper la cordelette.
– Optionnel
Les décorations de votre choix, ainsi qu’une bassine dans laquelle mettre de l’eau si vous utilisez quelque chose comme de la paille. Par décorations j’entends des plumes, plantes séchées, glands, noisettes, etc, j’en passe, laissez libre cours à votre créativité, mais faites attention aux correspondances. L’idée est que votre outil vous plaise, mais qu’il soit également efficace, pas simplement joli.
Vous avez tout le matériel à votre disposition ?
Commençons alors la création de votre propre balai de pratique !
Si vous désirez que la brosse de votre balai soit faite de paille (ou assimilé), la première étape va être de la laisser tremper dans une bassine d’eau. Une bassine d’eau classique fonctionnera parfaitement, mais que dites-vous de booster un peu les pouvoirs de votre paille ?
Préférez de l’eau chargée à votre convenance : eau solaire, eau lunaire, eau de paix, eau lustrale, peu importe, tant que cela fait sens pour vous et que le tout est cohérent. La mienne est faite de brindilles donc ce n’est pas nécessaire, mais si j’avais dû choisir une eau, j’aurais sans doute fait au préalable de l’eau lunaire (en phase décroissante de préférence).
Déposez sur une surface plane (une table, ou à même le sol) votre manche, ainsi que la moitié de votre brosse par dessous. Pour que le tout s’assemble et tienne mieux, il est préférable de laisser quelques centimètres entre la fin de votre manche et la paille, comme sur l’image juste dessous.
Puis, saisissez votre cordelette (ou ce que vous avez choisi pour consolider et lier les deux parties) et commencez par faire un premier nœud. Puis, toujours avec la même cordelette (que vous ne devez pas encore découper je précise), faites plusieurs tours le long de la section où votre paille et votre manche se croisent.
Ensuite, ajoutez l’autre moitié de votre brosse par dessus le manche, et continuez de faire des tours avec cette cordelette, et lorsque vous jugez le tout assez solide (ou que vous avez atteint le nombre de tour que vous vous êtes fixé), faites un second nœud et coupez votre cordelette.
La magie des nœuds est une magie puissante, ancestrale, alors tâchez d’être bien ancrés et de comprendre ce qui se met en place lorsque vous transformez cette corde droite en un nœud solide. Nous verrons un peu plus bas quelques bases de cette forme de magie et j’espère qu’elles pourront vous aider à faire un choix conscient quant au nombre de tours ou de nœuds pour votre balai.
Revenons-en à nos balais !
Maintenant que la base est là, le balai est formé, il ne reste qu’à le fignoler, c’est-à-dire ajoutez les derniers détails, bien qu’il serait tout à fait possible de s’arrêter ici.
Vous pouvez y ajouter des plantes séchées particulières (bien qu’elles seront plutôt fragiles, donc généralement assignées aux balais décoratifs ou symboliques). Les plumes et les pierres sont autant de possibilités qui s’offrent à vous.
Cette année, j’ai décidé de n’ajouter que quatre pommes de pins récoltées en forêt un peu plus tôt, en Juillet, elles sont symboles de protection et de vigueur.
Je ne peux malheureusement pas vous détailler dans un seul article toutes les modifications possibles sur votre balai (de plus cela n’aurait sûrement aucun intérêt), mais laissez libre cours à votre imagination !
La peur ou l’envie de trop bien faire créent souvent des blocages, d’ailleurs la magie n’est effectivement pas un jeu, et il ne suffit pas d’ajouter mille breloques à votre balai pour qu’il se trouve plus efficace. Mais prendre le temps de la réflexion, s’inspirer de choses qui font sens pour vous et qui restent cohérentes ne peuvent être que de bonnes choses.
Par exemple, vous pouvez teindre ou graver votre manche, comme vous le feriez avec une baguette. Vous pouvez consacrer votre balai en lui donnant un nom (nous ferons un article sur le pouvoir des noms une prochaine fois), etc, etc. Pour ma part je m’arrête ici et décide de faire un balai très sobre cette année. Je dis ”cette année” car comme le veut la tradition si un balai est fait à chaque équinoxe, il faut brûler celui de l’année précédente.
Récapitulons donc, pour que tout soit plus clair encore. Nous avons d’abord séparé la brosse (les brindilles) en deux. Puis nous avons disposé la première partie en dessous du manche, que nous avons liée au balai avec de la cordelette par un premier nœud et plusieurs tours (donc un nœud intérieur). Ensuite il nous a suffit de rajouter la deuxième partie de la brosse par dessus, de continuer à faire plusieurs tours et de refaire un second nœud (le nœud extérieur donc).
Il y a là deux nœuds, mais là aussi, il est possible de faire les choses de différentes manières. Si vous êtes très chaotiques et que le nombre de nœuds n’a pas d’importance chez vous, je vous incite à en faire autant qu’il vous plaira, tant que vous sentez que le tout est solidement attaché. Sinon, les correspondances de la numérologie (classique ou moderne, à votre guise) sont très précieuses en magie des nœuds.
Si vous le souhaitez, je prendrai le temps de vous en parler un jour, car c’est une pratique trop peu connue et pourtant présente depuis des millénaires. Elle est liée aux grandes et puissantes Moires qui tissent le destin. Le fil est déjà très symbolique mais le nœud l’est encore plus.
Voilà quelques exemples de chiffres qui sont propices à la création d’un balai :
3 : chiffre de magie, création, nouveauté
5 : purification, assainissement, renouveau
6 : foyer, amour, beauté et stabilité
En plus du nombre de nœuds, vous pouvez décider de l’importance que vous donnez au nombre de tour de cordelette. Pour le balai que vous voyez dans les photos, j’ai fait trois nœuds, et deux fois 7 tours. Ce qui nous donne un total de 14 tours, et 3 nœuds : 17.
Sur certains balais les années précédentes, j’ai pris plaisir à disposer plumes et pierres, mais cette année, je reste sobre. Je me contente d’accrocher quatre pommes de pins, qui renforcent l’aspect protection et favorisent la chance.
Cet article a surtout pour but de vous inciter à dépasser vos peurs et vos blocages, et de vous lancer dans la création de votre premier balai (ou d’aborder sa création d’une manière un peu plus sérieuse dans la pratique). Une sorte de base, le reste vous appartient. Ancrage, purification, consécration et le reste !
En tout cas j’espère que l’article vous aura plu. La saison est plus que propice, le balai est l’outil de l’équinoxe par excellence : il représente la balance et l’équilibre. En tout cas, j’ai hâte de voir vos créations si vous souhaitez les partager sur les réseaux sociaux, en public ou en messages privés.
Soyez bénis et restez curieux,
Nienna
Merci pour cet article ! J’avais hâte de découvrir “la suite” de l’article du Patreon 🙂